Si vous vous promenez dans les rues de Côte d’Ivoire, vous avez sans doute remarqué ces chiffres bleus et blancs écrits sur les portes des maisons et des bâtiments. Bien que discrets, ces marques soulèvent de nombreuses questions chez les habitants, qui s’interrogent sur leur signification.
Selon nos informations, ces chiffres correspondent à un système de recensement mis en place par les autorités ivoiriennes, mais dont les méthodes soulèvent des interrogations.
L’opération se déroule en deux étapes. Tout d’abord, des enquêteurs sillonnent les quartiers pour prendre en photo les entrées des maisons et relever les principales caractéristiques des bâtiments. Ils enregistrent ensuite la localisation exacte de chaque propriété.
Ensuite, des équipes reviennent sur le terrain pour inscrire les numéros sur les portes. Mais le plus surprenant, c’est que ces chiffres sont attribués sans aucun justificatif de propriété de la part des occupants. Seule une “attestation villageoise” suffît pour être recensé, même en l’absence de tout autre document officiel.
Cette méthode soulève de nombreuses inquiétudes, notamment chez les propriétaires qui craignent une forme de reconnaissance implicite de leur bien, alors qu’ils n’ont pas forcément tous les titres de propriété en règle.
En effet, selon les autorités, toute maison ou immeuble non répertorié dans ce système de numérotation serait considéré comme “invisible” sur le plan topographique national. Une situation qui pourrait avoir des conséquences juridiques et fiscales pour les occupants.
Face à ces préoccupations légitimes, les pouvoirs publics assurent que cette opération vise avant tout à mieux cartographier le territoire et faciliter l’acheminement des services publics. Mais beaucoup d’Ivoiriens restent sceptiques sur les réelles intentions derrière ce système de numérotation controversé.
Une chose est sûre : ces chiffres bleus et blancs sur les portes sont devenus un sujet de débat dans de nombreux foyers ivoiriens, montrant à quel point les citoyens restent vigilants sur les initiatives des autorités touchant à leur sphère privée.