Le milieu des années 1970 à l’orée 2000 ont été pratiquement marquées en Côte d’Ivoire, par la pègre abidjanaise. Dans chaque commune de la ville, on dénombrait au moins 2 quartiers réputés avec des meneurs qui sont aujourd’hui des légendes. Akey Raymond, Blokus, Abou Brikiba, Adjao, Serges Daly, Guitou et John Pololo, le plus célèbre d’entre eux tous qui aura marqué des générations pour ne citer que ceux-là.

Adjamé, avec son lot de quartiers tels que Roxy, Liberté, Texas, Abrass détenait de loin la palme du grand banditisme et terrorisait les abidjanais. L’un de ces principaux quartiers est Abrass, dont notamment la ruelle Wô. Dans ce lieu, il était impossible de circuler même avec des sandales sportives en pleine matinée. Les agressions étaient légions et l’insécurité régnait en maître. Aucune entreprise n’était possible en dehors de celles des proches de la pègre. Des agressions, des vols et bien d’autres méfaits étaient monnaie courante. Avec l’avènement du PC Crise en 2000 conjugué aux efforts de la SAVAC qui menait une lutte farouche contre ces milieux de voyous, Abidjan affichait progressivement un nouveau visage surtout après le décès de John Polo, le plus réputé et redouté d’entre eux tous.
Abrass à Bromakoté n’a pas attendu longtemps pour entamera sa mutation. Les jeunes de Wôh en particulier, vont entamer la révolte mettant hors d’état de nuire, Sekou Warra alias “Péché” le chef de gang.
Progressivement, l’inquiétude de cette action laisse place à la quiétude, la libre circulation et la naissance de commerces à perte de vue, des écoles, et bien d’autres activités. Abrass a même un journal local ” l’heure d’Abrass” et une plateforme virtuelle “Abrass Info” qui communique autour des activités du quartier. Abrass est devenu aujourd’hui un havre de paix.

Traoré Ahmadou, Koné Karim, des anciens du quartier rencontrés ce 08 août après-midi nous ont fait revivre avec nostalgie le passage de cette époque de terreur à un environnement propice aux rêves
Bainguié Jean-François, contributeur PepeSoupe à Adjamé.