Le dimanche 10 mai 2020, il est 9 heures quand l’équipe de PepeSoupe se rend dans la commune de Yopougon, afin de voir le nouveau mode de vie des populations, depuis la mise en vigueur des mesures restrictives à Abidjan. Ce jour-là, rares sont les habitants du quartier Sideci qui osent mettre le nez dehors. Seulement quelques voitures circulent. La plupart des véhicules sont parqués au bas des immeubles ou sur le côté des chaussées.
Au niveau des commerces, les boutiques sont hermétiquement fermées. Dans cette cité habituellement bruyante, c’est comme si la vie s’était arrêtée. Et le spectacle qui se présente est comparable à celui d’une ville morte. Plutôt que d’assister à cette scène, les résidents préfèrent rester blottis dans leur salon. L’ambiance à Yopougon n’est plus la même. Elle est passée du chaud au froid. Et ses rues crient sans qu’on les entende. Elles réclament ses occupants. Si la joie de vivre que connaissait cette cité a baissé à cause du couvre-feu, la situation est encore pire les samedis et dimanches.
C’est le constat de Paul Kra, un riverain que nous avons eu la chance de croiser. « C’est dans cette situation que nous vivons désormais. Les jours ordinaires quelques personnes sortent pour vaquer à leurs occupations. Mais le samedi et le dimanche, c’est le silence total », a-t-il expliqué. Cependant, il reste convaincu que la fin de ce silence n’est plus loin. C’est pourquoi, il a dit prier pour la levée des restrictions qui pèsent encore sur la ville d’Abidjan.