Ce lundi 13 janvier 2020 à Gbetitapea ou Tapea pour les habitués, un village paisible à 10 km de Daloa qui vit en harmonie avec des singes, voici son histoire :
« Autrefois, il n’y avait pas de villages sur nos terres. C’était plutôt des hameaux. Les gens vivaient en harmonie. Le guerrier de ce village s’appelait Rabé Boguhet. C’est par lui que cette histoire va arriver. Une guerre tribale sanguinaire va tuer de nombreux villageois. On pleure des centaines de morts. Rabé Boguhet était non seulement un guerrier, mais possédait une intelligence que les colons ont tout de suite repérée. Du coup il servait de géomètre dans les travaux et devait encadrer les travailleurs.
Un jour, pendant son temps de repos, une guenon impressionnante est venue le visiter et lui a dit ceci: ” Rabé, nous avons été tués en masse. D’où nous sommes, nous avons encore l’amour de notre terre. Nous allons revenir à vous sous cette espèce que tu vois. Veuillez nous recevoir et nous redonner notre place dans ce village et cette forêt”.
La notabilité du village accéda à cette requête. Un petit garçon de douze ans est le seul habilité aujourd’hui encore à appeler les singes quand les touristes arrivent. Il vous emmène au bas des ombrages et prononce des phrases.
Puis il se met à taper contre un arbre et là ils sortent en nombre incalculable pour vous saluer et manger les bananes. Quand ils ont fini, ils restent quelques moments s’amuser puis repartent dans les arbres en observant vos départs.
Ils réveillent les villageois à une heure précise chaque matin en voltigeant sur les toits. Quand ils le font sur un créneau horaire (la nuit) inhabituel c’est qu’il y a danger. Lorsqu’il y a des obsèques, les singes semblent eux aussi affectés et restent là.( 300 mots)