L’usage des pétards pour célébrer les veilles et jours de fête s’avère être une tradition acquise et bien ancrée chez les ivoiriens.
Le fait étant que ces explosifs de « faible » puissance, appelés « banger » dans le jargon ivoirien, voient leur usage s’accroitre de façon exponentielle pendant les fêtes de fin d’année ; certains consommateurs y voyant un plus pour mieux agrémenter les fêtes.
Cette année, une décision du ministère de l’intérieur et de la sécurité, communiquée le 21 novembre 2018 dit clairement : “L’usage de pétards et autres substances explosives du genre est interdit sur toute l’étendue du territoire national, pour la période allant du samedi 1er décembre 2018 au jeudi 31 janvier 2019 inclus”.
Cependant, contre toute attente, il semblerait que les abidjanais n’ont pas lu ou semblent ignorer le communiqué sus cité. Aucune commune n’est épargnée.
Dans la commune de Yopougon, à l’instar de ses sœurs populaires, on assiste à un concert de détonations toutes aussi bruyantes les unes que les autres, qui débute toujours en début de soirée.
Dès 17h30, enfants, jeunes et adultes, principalement de sexe masculin s’adonnent à ce qui semble désormais une routine pour eux. Des pétards de tout calibre sont explosés : du plus petit sifflement à ce qui semble être un coup de feu.
Ces pétards supposés être interdits sont accessibles à tous. Dans les marchés, et à l’intérieur des quartiers, sur des étals, les pétards sont vendus au vu et au su de tous. Les vendeuses, principalement des femmes d’origine nigériane, vous fournissent la marchandise sans aucune forme de procédure.
Vous en trouverez de tous les types et pour toutes les bourses.
« Un coup », « deux coups », « feu d’artifice » ou « fusée » à partir de 25FCFA.
A Yopougon Ananeraie par exemple, c’est devant un immeuble habité principalement par des forces de l’ordre que les pétards sont explosés par ces fêtards qui ne se cachent même pas et qui ne sont pas plus inquiet que ça.
Et en cette période, il ne se passe pas une nuit sans que le bruit des « banger » ne se fasse entendre.
Même s’ils semblent interdits mais tolérés, les consommateurs ne doivent pas ignorer le fait que les pétards demeurent des explosifs et qu’il faut les manier avec beaucoup de précaution.
Avec l’usage de ces pétards, surtout par des enfants, le risque de se brûler les yeux, se brûler les doigts, devenir sourd ou même de déclencher un incendie est plus que réel.
Il appartient donc au ministère de l’intérieur et la sécurité de redoubler d’effort dans l’application de sa décision, mais aussi aux parents de sensibiliser leurs enfants sur les dangers du « banger »