La saison des pluies à Abidjan a plongé les livreurs et coursiers à moto dans un dilemme complexe. Travaillant généralement de manière indépendante, ils sont confrontés à des conditions météorologiques difficiles depuis trois mois déjà. De Yopougon à Port-Bouet, en passant par d’autres communes du district d’Abidjan, tous font le même constat : les routes sont dangereuses et glissantes en raison de la chaussée humide. Cette situation les expose à un risque accru d’accidents, aggravé par les coups d’arrêts fréquents des véhicules de transports en commun et l’indélicatesse de nombreux autres automobilistes.
Outre les problèmes de sécurité routière, la saison des pluies a des répercussions économiques importantes. Le rendement des livreurs est considérablement ralenti, entraînant des pertes financières importantes. Les retards dans les livraisons ont fait perdre à certains livreurs des marchés en raison de l’impatience et du manque de compréhension de certains clients. Pour Kouadio Koffi N’guessan Romaric, rencontré à Yopougon dans la matinée du 26 juillet, la saison pluvieuse a été préjudiciable à ses commissions et l’a empêché de réaliser pleinement son travail. Les risques liés à la conduite sur des routes glissantes et aux maladies causées par l’exposition prolongée au froid après avoir été mouillé ont entraîné des pertes financières significatives.
Les charges quotidiennes et le loyer en retard de deux mois font de la pluie un véritable cauchemar pour Roger Kouassi qui réside à Koumassi, ainsi que pour de nombreux livreurs indépendants.
Au-delà de ses bienfaits pour l’agriculture, le rafraîchissement qu’elle offre, la saison des pluies constitue donc un véritable casse-tête pour les livreurs à Abidjan.
Vivement que cette saison des pluies prenne fin afin que les livreurs et autres petits entrepreneurs qui subissent durement ses effets puissent retrouver le sourire.
Bainguié Jean-François, contributeur PepeSoupe à Yopougon.