Le poisson, avant d’être revendu sous sa forme fumée, passe d’abord dans les mains de femmes expertes, qui se chargent de sa cuisson à l’aide de grilles et de feu de bois. Au nombre de ces mareyeuses, Henriette Laou qui a fait de la vente des produits de la mer son activité depuis une dizaine d’années.
Le mardi 25 août 2020, sur ses installations du marché Anokoi d’Abobo, elle et d’autres femmes de sa corporation venaient d’être livrées en poissons par les pêcheurs, leurs premiers fournisseurs. Dès la réception, elles se sont mises à nettoyer chacun d’eux, avant de les exposer sur les grilles chauffées par le charbon ardent. Sur cette place, Henriette et certaines de ses collaboratrices ont choisi de fédérer leurs efforts en créant une coopérative de mareyeuses quelques années plus tôt. Aujourd’hui, leur association est l’une des plus dynamiques en termes de vente. « Nous travaillons en groupe ici, et cela est à notre profit. Pour preuve, quand les revendeuses de notre cité ont besoin de poisson, c’est vers nous qu’elles se tournent. Après chaque vente, chacune reçoit sa part. C’est ainsi que nous fonctionnons », a-t-elle éclairé.
Toutefois, de nombreuses difficultés existent dans le commerce du poisson fumé. Et, Henriette et ses collègues mareyeuses les rencontre chaque jour, dans l’exercice de leurs activités. « Nous travaillons avec des fours traditionnels qui nous exposent à la fumée. Parfois, quand le poisson vient à manquer, nous sommes les premières à subir la rupture. Cela a des conséquences néfastes sur nous », a conclu la porte-parole des mareyeuses d’Anokoi.