Il y a toujours une histoire ancienne rattachée à la création d’un espace communautaire comme les villages et les villes. Le plus souvent, cela tourne autour du vécu d’un personnage ou encore d’une situation individuelle ou collective. En Afrique, tout ou presque tout est lié à une histoire mystérieuse ou mystique. L’exemple le plus connu en Côte d’Ivoire est celui de la reine Abla Pokou. Reine et fondatrice du pays Baoulé qui sacrifia son fils afin de passer à dos d’hippopotame la rivière, d’où le nom Baoulé issu de son cri de douleur « Ba, ouli » qui signifie l’enfant est mort.
À Sorobango il y a une histoire qui se raconte à propos des ânes. Selon Ouattara Adama un sexagénaire, les ânes seraient les protecteurs des habitants de Sorobango. Il est conforté dans cette idées parce que rajoute-t-il, il y a quelques années les habitants ont dû cotiser de l’argent afin d’aller chercher des ânes au Burkina parce qu’il n’y en avait plus et que le village accusait un retard social et économique. Depuis que les ânes sont revenus, on sent une nette progression. Ouattara Adama est gardien des protecteurs de Sorobango. Il prend soin des ânes en leur fournissant un enclos et de l’herbe. L’histoire étant ce qu’elle est, aussi têtue que les ânes, on s’y attache.
Jacques Alfred TAHO, contributeur PepeSoupe à Sorobango.