La Côte d’Ivoire connaît une croissance économique des plus performantes au monde depuis une décennie, mais cela ne se reflète presque pas sur le quotidien des populations. Vivre décemment pour plusieurs millions d’Ivoiriens relève parfois de miracles. La cherté de la vie avec son corollaire de pression oblige les plus endurants à user de plusieurs stratégies afin de tenir le coup. L’une d’entre ces stratégies est la tontine. Un procédé qui permet de collecter de l’argent de plusieurs personnes d’un même groupe et qu’on remet à une seule. Après plusieurs phases tournantes en fonction du nombre de personnes chacun des membres par satisfait.
Cette pratique ne se limite plus qu’à l’argent, elle concerne désormais d’autres bien matériels ainsi que la nourriture. En cette période de fêtes, nous constatons plusieurs tontines pour des vivres. Des sacs de riz, des packs d’huiles, de la viande de bétail et de poulets. Cette dernière trouvaille permet à plusieurs familles de vivre pleinement les fêtes après plusieurs semaines de sacrifices d’épargne. En effet, le procédé consiste à reverser aux promoteurs des tontines le montant en fonction de vos besoins. Parlant du poulet, les prometteurs font des packs de 3, 4, 5 ou 10 poulets, moyennant une épargne régulière allant de 100 f à 500 f par jour ou des versements par semaine. Généralement propriétaires de poulaillers, cette pratique leur permet d’écouler facilement leurs marchandises sans se prendre la tête. Grâce à la tontine alimentaire, toute personne quelle que soit sa précarité sociale peut se permettre de manger au moins un poulet en période de fête ou à un événement particulier.
Cette technique très courante dans les bas milieux a commencé à gagner les classes sociales dites de petites prospérités. Pas besoin de signifier que les difficultés ça touche tout le monde.
Bainguié jean-françois, contributeur PepeSoupe à Yopougon.