Au nombre des mesures de lutte contre la pandémie de Covid-19, on note la fermeture des bars et maquis. Pour s’y conformer, Dame Kouassi Antoinette dite “Antou“ a vite fait de se reconvertir, elle qui tenait une grande buvette-restaurant à Yamoussoukro. Pour ce faire, elle a dû se retrancher dans son village à Ahéremou II, près de Taabo.
Elle tient un étal de vivriers dans sa cour, et ce petit commerce lui permet de joindre les deux bouts. Ce jeudi 16 avril 2020, elle vient d’ajouter un produit à la modeste liste de ses marchandises : Le bandji, ou la sève légèrement alcoolisée, extraite du palmier. Elle tient à préciser : « La mesure n’interdit pas l’alcool, si les gens l’achètent pour le consommer chez eux. Après la fermeture des bars et des accès de fourniture des usines de boissons, essentiellement basées à Abidjan, les gens dans les villages se sont tournés vers leur boisson traditionnelle.
Chaque soir comme chaque matin, la récolte du vin de palme est apportée dans des bidons de 10 litres. Comme je vends au détail, je remplis des bouteilles de 1 litre que les clients emportent à domicile. La bouteille est vendue à 100 F CFA, mais je gagne sur le prix du bidon qui m’est cédé à 7500 FCFA ». En somme, en vendant aussi piments, aubergines et oignons, Antou s’occupe comme elle peut, en attendant la fin de la pandémie.