Chaque jour, la petite Sylla Mariam s’adonne à sa routine quotidienne. Après les tâches ménagères, elle s’installe dans les environs de la maison familiale située à Andokoi, sur une petite table de fortune. Dès l’après-midi, c’est aux abords des routes et sur les voies qu’elles se faufilent entre les véhicules en quête de potentiels clients. “Y a coco bien sucré ! 100fr, 200”. Tels sont les cris qu’elle poussent de façons sporadiques afin d’attirer l’attention des automobilistes et autres passagers qui occupent ces nombreux véhicules. C’est au virage du 2ème pont menant à Siporex, sur l’autoroute à Yopougon, que nous l’avons rencontré le 09 juillet 2021 autour de 15 heures. Le regard toujours aux aguets telle une lionne, afin de capter le moindre geste de désireux. Les quelques minutes passées sur les lieux, nous ont permis de voir comment ces jeunes vendeurs et vendeuses bataillaient dur entre eux, pour s’arracher la luxueuse clientèle de part et d’autres. « Si nous ne luttons pas, nous risquons de ne pas avoir un seul client. Parfois quand on se rend compte que l’une d’entre nous n’a presque pas vendu, on lui laisse le temps de se rattraper. Sinon c’est un véritable championnat » . Nous laisse entendre la petite Sylla Awa. Elle a dû arrêter les cours en classe de CM2 pour cause de moyens financiers.
N’empêche, qu’elle ne trouve aucun complexe à s’exprimer autrement. Grâce à la vente de coco, elle arrive à subvenir à un certain nombre de besoins personnels, et apporte de temps à autre de l’aide à la maison quand ça lui dit. Awa s’approvisionne en moyenne pour 4000fr CFA de cocos par jour. Le tas de 4 lui revient à 300fr CFA. Et elle revend une noix à 200fr CFA. Avec la marge, elle arrive à épargner une partie pour un projet qu’elle caresse en secret. Nous lui avons donc accordé le joker vu qu’elle a tenu à être discrète à ce sujet. Si la petite Awa se sent plus ou moins épanouie dans son activité, elle n’en demeure pas moins inquiète. Elle trouve leur manière d’exercer très dangereuse. Car se faufiler entre les véhicules et courir après une voiture expose à des accidents. Même si pour l’instant aucune d’entre elles n’en est encore victime grâce à Allah.
Bainguié Jean-François, contributeur PepeSoupe à Yopougon.
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