Dans l’effervescence matinale de Williamsville, à peine neuf heures du matin en ce 18 septembre, les petits commerces alignés le long de la descente du pont piéton rivalisent d’ingéniosité pour attirer la clientèle. Les cris pour héler, la musique pour inviter, et les décors particuliers pour captiver les regards, tout est bon pour se démarquer. Au milieu de cette ambiance chaleureuse, nous rencontrons Diabaté Ami, une professionnelle de la vente d’arachides, une activité qu’elle exerce depuis plus de deux décennies, au cours desquelles elle a connu du succès.

Installée juste à la descente du pont piéton, Diabaté Ami est une pionnière de la communauté locale. Cependant, récemment, elle fait face à de sérieuses difficultés dues à l’envolée des prix des arachides, une situation qui a considérablement réduit ses gains et affecté son bien-être social. Maintenant, elle peine à scolariser ses trois enfants et à subvenir aux besoins de sa famille. En effet, les sacs d’arachides qui coûtaient autrefois 15 000 francs pour 100 kg sont désormais vendus entre 25 000 et 30 000 francs. Cette hausse vertigineuse des prix a rendu la situation insoutenable pour Diabaté Ami, qui regrette désormais son choix pour cette activité, malgré les bénéfices qu’elle avait générés par le passé.
“Les bénéfices sur les arachides ont disparu. Gagner seulement 1000, 1500, voire rarement 2000 francs sur un sac, comment pouvons-nous survivre avec de telles marges ?”, s’exclame-t-elle, désillusionnée.
Diabaté Ami aspire à se reconvertir dans une autre activité, mais elle n’a pas les moyens. Elle garde toutefois l’espoir que le prix des sacs d’arachides retrouve une stabilité abordable, lui permettant ainsi de préparer sa transition vers une nouvelle entreprise plus généreuse en profit.
Ce que vit Diabaté Ami reflète les réalités des petits commerçants qui exercent sans réelles opportunités. Avoir une occupation est ce à quoi ils se contentent.

Bainguié Jean-François, contributeur PepeSoupe à Adjamé