Au quartier Labia à Daloa, dans le centre ouest de la Côte d’Ivoire, Aboudramane BAKAYOKO tient une fabrique artisanale de marmites en aluminium. Il se fait aider par son frère cadet, ainsi que d’un apprenti qu’il forme au métier de la forge.
Aboudramane travaille tous les jours, même le dimanche.Comme toujours, ce mercredi 09 octobre 2019, il était au travail. Pour commencer, Aboudramane trie l’aluminium afin d’en extraire les éléments indésirables au nombre desquels les morceaux de parpaing et de caoutchouc. Ensuite, il fait fondre l’aluminium dans sa fonderie. Pour finir , il verse le liquide d’aluminium ainsi obtenu dans des moules pour produire les ustensiles de cuisine recherchés.
Aboudramane recycle plusieurs kilogrammes d’aluminium. Il affirme ceci : « Chaque jour, je peux produire 4 marmites. C’est le rythme que je me suis imposé. Et quand il y a des commandes, je les rajoute à la tâche déjà planifiée. »
Aboudramane achète son aluminium de seconde main auprès des mécaniciens, des ferronniers, des éboueurs et des jeunes qui le collectent. Il l’achète à 90 FCFA, pour produire ses marmites qu’il vend entre 3.500 FCFA et 8.000 FCFA. Il écoule 8 à 10 marmites par semaine. Avec ses bénéfices, il prend soin de ses 2 femmes et de ses 6 enfants.
Aboudramane est analphabète, et malgré tout, il est parvenu à créer son entreprise qu’il gère bien. Il pense que son exemple devrait encourager ceux qui sont dans la même situation à ne pas baisser les bras.Sa crainte, c’est que la fabrication artisanale de marmites en aluminium tend à disparaître au profit de chaînes de productions plus mécaniques.
Mais Aboudramane affirme qu’il se reconvertirait très bien s’il le fallait. Mais, pour l’heure, il est fier de continuer à fabriquer des marmites en aluminium.(297 mots)