Au sud de la commune d’Attecoubé , au coeur du village de Santè, se trouve un espace entièrement dédié au fumage de poisson. un endroit où est produit quotidiennement des tonnes de poissons fumés et qui sont revendus sur les différents marchés de la ville. Situé en bordure de lagune et voisin du marché du village, cet espace est une référence dans la ville d’Abidjan. Sa réputation va même au-delà des frontières du pays, où les poissons de ces dames se retrouvent très souvent dans des assiettes Européennes et États-uniennes. des particuliers y affluent pour faire fumer leurs cargaisons hebdomadaires ou mensuelles de poissons par ces dames devenus expertes en la matière. Installées sur un espace d’environ 700 m2, envahit de fourneaux, de grils et de caisses de rangements, ces infatigables dames n’en finissent pas de faire du bien aux populations de la métropole Abidjanaise en alimentant les marchés de leur spécialité.
Comment la centaine de femme qui travaille sur ce site arrive à s’organiser pour être aussi efficace en répondant quotidiennement à la forte demande ? Comment procède t’on pour fumer le poisson? Quelques avis nous sont données par deux des leurs qui ont bien voulu satisfaire à notre curiosité sous le brûlant soleil du midi.
Gnagne Ange est spécialiste du poisson thon qu’elle revend sur les marchés d’Adjamé. En l’absence de coopérative et d’organisation associative, elles font de leur mieux en fonctionnant par vague afin de maximiser leur rendement.le tout dans une parfaite entente et une bonne coordination. Fait-elle savoir!
Godé Lou Delphine quant à elle, nous édifie sur les techniques du fumage selon le type de poisson. Le nettoyage préalable, la disposition circulaire ou en bande et posé sur le gril à une distance d’au moins 1 mètre du feu de bois. Cette méthode vise éliminé le maximum d’eau contenu dans le poisson ainsi que le sang, préservant ainsi sa saveur et prolongeant sa durée de conservation sur plusieurs jours.
Ces femmes fumeuses de poisson du village de santé sont un maillon essentiel dans l’économie locale et celle du poisson. Même sans structure formelle, leur sens de la collaboration et leur dévouement font de cet espace un modèle parmi tant d’autres.
Bainguié Jean-François, contributeur PepeSoupe à Attécoubé.