Théodore Nianzou est un jeune Bassamois qui est revenu de France il y’a deux ans. A 32 ans, sans fortune et sans diplôme, juste comme quand il est parti en France. Après bien des mois de galère de chômage, il a décidé de se jeter à l’eau. Ou plutôt de s’adonner à la capture de crabes.
Sur le littoral du grand sud, on trouve facilement deux sortes de crabes : Le crabe marin gris ou verdâtre que l’on utilise pour la soupe Bassamoise ou le Pepe soupe, et le gros crabe poilu à braiser ou à cuisiner dans la sauce de graine palmiste. Ce dernier se situe au bord des lagunes et même dans les champs avoisinants, se nourrissant de certaines racines et de menus insectes. Comme tout bon petit Abouré de Mossou (un quartier proche de Grand-Bassam) Théodore a appris dès l’adolescence à tisser les nasses pour capturer des langoustes et des crabes.
Mais avec la surpêche des langoustes qui tendent à disparaître, il préfère se consacrer à la vente de crabes. Tôt le matin, il va vérifier le contenu de ses nasses pour ramener les fruits de sa pêche. Il les enroule autour d’un cordon de roseau et les vend à la criée entre 1500 F et 5000 F CFA. « Ce lundi est un bon jour de marché, avant 14H00 j’ai déjà épuisé mon stock » ! confie-t-il ce 11 novembre 2019.(238 mots)