Dans le monde ‘‘ noussi’’, il n’est pas rare de rencontrer des hommes aux multiples sobriquets. Le roi, le cerveau, Youl Bruno voilà quelques-uns des multiples noms que porte Ouattara Issouf. Âgé de 22 ans, cet ivoirien vit dans la commune d’Abobo, précisément au quartier derrière rails.
Pour tirer sa pitance quotidienne, il s’est lancé dans le secteur du transport où il est syndicaliste. Il se charge de trouver des clients pour les minicars communément appelés « Gbaka ». En retour, il reçoit quelques pièces d’argent. De plus, il vend les cigarettes. Jeune déscolarisé depuis le bas âge, il apprît la couture. Mais, après plusieurs années dans ce métier, il a estimé que son revenu n’arrivait pas subvenir à ses besoins. Ainsi, il a abandonné la paire de ciseaux et la machine à coudre pour la gare d’Adjamé.
Si pour certains la rue rime avec le vol et le braquage, ‘’le cerveau’’ voit les choses autrement. « Un vrai noussi c’est celui qui bro bro. Celui qui fait tous les bara pour gagner pour lui. Quand on dit noussi ce n’est pas le fait de voler ou tuer les gens. » a-t-il déclaré. Père d’un enfant, Youl Bruno entend économiser de l’argent pour garantir un avenir meilleur à sa progéniture.