Le District autonome d’Abidjan a récemment annoncé l’interdiction formelle du commerce ambulant, de la mendicité et de l’usage des charrettes à bras sur l’ensemble de son territoire. Une mesure drastique visant à lutter contre le désordre urbain et à assurer une meilleure sécurité et fluidité routière dans la capitale économique ivoirienne.
Bien que saluée par certains habitants souhaitant un cadre de vie plus propre et ordonné, cette décision soulève de nombreuses inquiétudes, notamment auprès des petits commerçants et des familles dépendantes de ces activités informelles.
En effet, pour bon nombre de ces vendeurs ambulants, le commerce de rue représente souvent leur unique source de revenus. Privés de ce gagne-pain, de nombreuses familles se retrouvent brutalement plongées dans une situation de grande précarité. “Je ne sais pas ce que je vais faire maintenant pour nourrir mes enfants,” témoigne Fatou, une vendeuse de fruits rencontrée dans les rues d’Abidjan.
Au-delà des conséquences économiques, cette interdiction aura également un impact social majeur. Les mendiants, souvent issus de familles démunies, vont devoir trouver d’autres moyens de subsistance, au risque de sombrer davantage dans la pauvreté. “Nous n’avons pas d’autre choix que de mendier pour survivre. Où irons-nous maintenant ?” s’interroge Moussa, un ancien mendiant.
Face à cette situation, les autorités du District devront certainement accompagner ces populations vulnérables, que ce soit en leur proposant des alternatives économiques ou en renforçant les filets de sécurité sociale. Car au-delà de l’objectif d’assainissement urbain, cette mesure se doit aussi de préserver la dignité et le bien-être de tous les citoyens d’Abidjan.