Au cœur de la Côte d’Ivoire se trouve un trésor culinaire mystérieux et très apprécié : le KPOLO. Derrière ce nom énigmatique se cache une préparation artisanale qui transforme la peau de bœuf en une délicatesse savoureuse. Découvrez les secrets de fabrication de ce mets emblématique et les défis auxquels il fait face pour continuer à régaler les palais.
Le Kpolo est un véritable art ancestral. Les peaux de bœuf sont décapées à l’aide de machettes et de couteaux, puis soumises à un traitement surprenant. Dans un rituel fascinant, elles sont exposées à la chaleur d’un feu alimenté par des objets hétéroclites tels que des seaux, des chaussures, des bassines et même des pneus en caoutchouc.
Une fois noircies par la fumée, les peaux sont soigneusement séchées pendant des heures, voire des jours, jusqu’à ce qu’elles acquièrent une consistance ferme. Mais le processus ne s’arrête pas là. Les peaux subissent ensuite un lavage rugueux à l’eau, utilisant des éponges en fer pour éliminer les impuretés et leur donner une texture brune, tendre et appétissante, caractéristique du fameux Kpolo.
Malgré les risques sanitaires associés à la fumée de carbone provenant des objets en caoutchouc utilisés pour attiser le feu, le Kpolo reste un mets très prisé en Côte d’Ivoire. Son goût unique et sa texture irrésistible font le bonheur des connaisseurs. Cependant, cette spécialité culinaire doit faire face à des défis liés à la hausse du coût de la vie. Les prix du Kpolo ont augmenté ces derniers temps, passant de 100 ou 200 francs CFA à une fourchette allant de 350 à 500 francs CFA.
Malgré ces obstacles, le Kpolo, conserve sa place dans le cœur des Ivoiriens et des amateurs de cuisine traditionnelle. Son processus de fabrication unique et la passion des artisans qui le préparent lui confèrent une aura de trésor culinaire inestimable.
Bainguié Jean-François, contributeur PepeSoupe à Adjamé.