En 1810, dans son œuvre « De l’Allemagne », madame De Staël écrivait : « La poésie doit être le miroir terrestre de la Divinité, et réfléchir, par les couleurs, les sons et les rythmes, toutes les beautés de l’univers. »
C’est à cet art du langage que s’exerce le doyen Kilagninaman Ouattara. Nous l’avons rencontré ce vendredi 16 août 2019, à Abidjan, dans la commune de Cocody, au quartier Cité des arts, où il habite. Selon ce qu’il nous explique, Kilagninaman est sexagénaire et est à la retraite depuis plus de 10 ans maintenant. Anciennement professeur de Français au CAFOP de Dabou, il consacre aujourd’hui l’essentiel de ses heures libres à l’écriture.
Son style littéraire est la poésie. Kiligninaman est un passionné de la poésie et les vers semblent lui couler dans les veines. Malgré son âge, l’homme garde encore en mémoire et rend, avec aisance, certains classiques de la littérature française et de la littérature africaine. Un esprit dans lequel les poètes Paul Verlaine, Victor Hugo, David Diop, Sully Prudhomme, Guillaume Appolinaire, Arthur Rimbaud, Charles Baudelaire ou encore Alfred Musset côtoient David Diop, Birago Diop et Sedar Senghor, illustres chantres de la négritude.
Son engouement pour ce style littéraire, il l’a eu depuis le primaire, fasciné déjà par la liberté offerte comme une porte de sortie pour un oiseau longtemps encagé. Kilagninaman conserve précieusement un manuscrit de 50 pages dans lequel il a couché quelques vers envolés de son esprit. Quand nous lui demandons pourquoi il ne les a pas encore publiés, il nous répond: “Je ne les ai pas encore publiés par manque de temps…alors que le temps pour moi, pour nous tous, passe.” ( 286 mots)