Chaque enfant a au moins une fois entendu ses parents lui raconter comment la vie était plus dure avant, les distances folles qu’il fallait parcourir pour aller acquérir le savoir. Ils vous font ensuite culpabiliser sur le fait que la vie est plus facile aujourd’hui et que vous devriez prendre vos études au sérieux. On a tous connu ça. Mais il faut savoir que chaque époque a ses difficultés. Certaines choses sont certainement plus faciles aujourd’hui, mais nos contemporains n’ont jamais autant connus le chômage, la misère et la délinquance. Lors de notre passage à Dabakala le 17 décembre 2021, nous avons fait la rencontre de deux élèves sur la voie Dabakala Tagbanonbamarasso. Fofana Minata est élève en classe de 3e et Coulibaly Lassina lui fait la classe de 6e.
Tout deux parcours chaque jour, à pieds ou à vélo, les quatre kilomètres qui séparent leur village de la ville. Lassina dit que parcourir cette distance n’impacte pas négativement ses études. Mais il est difficile de concevoir comment cela ne le pourra pas. Minata, qui a dix-huit ans, reconnaît que les choses seraient plus faciles si l’école n’était pas si loin, et avoue qu’elle n’a pas vraiment le choix. Au-delà de leur vie d’élève, Minata et Lassina sont des enfants d’agriculteurs. Après l’école, ils iront sûrement au champ aider leurs parents. Nous les contemplons continuer leur périple sous le soleil, le visage salit par la poussière et la transpiration. Il est difficile d’imaginer quand cette période de grand progrès des personnes puissent vivre encore cela.
Cédric Amani, contributeur PepeSoupe à Dabakala.
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