A Yamoussoukro comme dans les autres villes du pays, il n’existe pas de gare ordonnée pour réglementer le départ et l’arrivée des taxis. Chacun se débrouille selon sa propre imagination pour se faire le maximum de clients. C’est dans ce contexte que le jeune Adamo, célibataire et père d’un jeune enfant, essaye de tirer son épingle du jeu.
Plutôt que de se laisser guider par la providence, il a eu une attitude pour le moins originale. Il propose à des tenanciers de maquis et de petits restaurants de la place de les ramener chez eux à la fin de leur service.
Ainsi son boulot, Adamo le fait la nuit, dans une ronde qui lui permet de “ramasser“ des employés qui descendent tard et des voyageurs qui arrivent la nuit à la gare. Il affirme avoir trouvé un bon créneau : « Le travail de nuit n’est pas toujours très facile, mais il y’a de bonnes compensations. Souvent les passagers me laissent de gros pourboires que tu ne peux espérer avoir dans la journée. Mais le plus intéressant c’est quand je rentre au petit matin avec un plat offert par une de mes clientes restauratrices ! Et puis, je dors jusqu’à 14 h et ensuite je prends le temps de faire des courses personnelles, pendant que la plupart de mes collègues sont englués depuis le matin dans les embouteillages ».
En cette belle nuit du dimanche 3 octobre 2019, Adamo finit tranquillement sa ronde à bord de son taxi blanc à parement tricolore, en écoutant une compilation de Bob Marley.(259 mots)