« Il arrive très souvent qu’un vendeur se fasse heurter par une voiture. Quand il a la chance, il se retrouve avec quelques blessures, sinon le pire arrive ». Ce sont les propos de Yapo Kenzo qui expose les risques encourus par les vendeurs à la sauvette comme lui au feu du carrefour après barrage.
Bien que conscient du danger auquel il soit exposé à vendre sur la chaussée, Kenzo dit ne pas avoir le choix. Ce commerce lui permet de vivre. Fautes de moyens des parents, il a quitté l’école pour gagner de l’argent. Tous les jours, il quitte la commune de Yopougon où il vit en direction de la Riviera palmeraie afin de proposer ses paquets de mouchoirs. Une fois que le feu tricolore passe au rouge, lui et les autres vendeurs slaloment entre les véhicules dans le but d’être celui qui pourra conclure une vente. Le jeune homme préfère cet endroit de la ville de peur d’être reconnu par les habitants de son quartier qui n’hésitent pas à se moquer de lui. S’il dit savoir que le commerce de rue agace les potentiels clients qui se sentent accablés, Kenzo se défend avec véhémence. « Je sais que j’énerve certains conducteurs à qui je propose mes paquets de mouchoirs, mais franchement, je ne force personne à l’achat ». Toutefois, le jeune homme ne compte pas évoluer longtemps dans ce commerce qui est bien trop dangereux. Il souhaite s’offrir un box dans lequel il pourra vendre divers articles.
Il faut savoir que la vente à la sauvette est formellement interdite par l’état ivoirien et est passible de lourdes sanctions même si pour la pratique de ces sanctions c’est une autre histoire.
Paule Valérie Konan, contributeur PepeSoupe Cocody
média officiel
