La friperie est un marché en pleine expansion dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire. Initialement réduit aux vêtements, ce commerce s’est étendu aux sacs-à-main, aux chaussures, même aux jouets. Ces articles sont généralement vendus à moindre coût. Les clients, à savoir : les enfants, les jeunes et les vieux, viennent de partout pour s’approvisionner en ces articles. Adjamé, Cocody, Yopougon, Abobo, Treichville… Dans toutes ces communes d’Abidjan, se trouve un marché de friperie. Bon nombre de commerçants y installent leurs marchandises, soit dans des magasins, sous des hangars, souvent à même le sol. Cela n’empêche guère les clients de s’y bousculer pour prendre un article.
La Riviera Palmeraie est un quartier de la commune de Cocody plutôt connu pour ses inondations, ses voies dépourvues de bitume et ses routes impraticables en saison pluvieuse. Mais à la tombée de la nuit, le point focal de ce quartier, à savoir le carrefour appelé ”après barrage ” se transforme en marché de nuit, grouillant de monde venu de tous les coins de la commune parfois. À cet endroit, les commerçants d’articles de secondes mains sont les plus nombreux, et cela, au grand plaisir des passants friand de ce qu’on appelle ”yougou yougou” (articles de seconde main).
Des commerçants de vivriers, d’articles vestimentaires ou de téléphones portables également, donnent se rendez-vous dès 17 heures à ce carrefour bondé à la tombée la nuit en raison du trafic dense et de l’heure de pointe. Les femmes du vivrier se positionnent au carrefour du côté de l’entrée de la palmeraie et les autres commerçants sur le terre-plein central du carrefour. Chacun à sa place, les affaires peuvent démarrer. Parmi ces commerçants, nous avons fait la rencontre de Issif, un jeune vendeur de chaussures. Depuis tout petit, dit-il, en période de vacances, il vend des chaussures aux côtés de son oncle. Il se ravitaille à Adjamé au quartier
Bracody, où une grande majorité de fournisseurs viennent du Ghana voisin. En raison de la cherté de la vie qui sévit actuellement en Côte d’Ivoire, les affaires ne vont pas bon train pour Issif et son oncle, mais le jeune reste positif : <<vraiment le marché est difficile, j’ai pitié quand je regarde mon oncle, mais Dieu fera grâce>>.
Notons que ces dernières années, le commerce de nuit a explosé dans la capitale économique. Auparavant, le phénomène était circonscrit aux communes populaires, telles Abobo, Yopougon ou encore Koumassi. Mais aujourd’hui, les quartiers chics d’Abidjan, comme Cocody, sont entrés dans la danse. Depuis le « carrefour Mobil » jusqu’à « Petro Ivoire », en passant par le « carrefour les Oscars » et le 22e arrondissement, le Boulevard Latrille est jonché de vendeurs nocturnes. À partir de 18h, ce qui était il y a quelques heures un parking ou la façade flamboyante d’une entreprise se transforme soudain en un vulgaire marché à ciel ouvert.
Jedidja Gnali, contributeur pepesoupe à Cocody.