« C’est nous les Djeli qui fabriquions tout ce que vous utilisez aujourd’hui avant l’arrivée de ces ‘blancs’ » Tels étaient les propos de Baro Bamoro, un Djeli habitant à Kong ce 22 février 2022. Les griots ou Djeli en malinké, forment une caste qu’on retrouve principalement en Afrique de l’Ouest. Ils portent très souvent les noms Baro, Doumbia, Kouyaté et Diabagaté. Les griots sont reconnus, ils possèdent aussi des cartes d’identité qui marquant leur appartenance à la grande famille des Djeli. À cet effet Baro Bamoro nous explique que : « nos patrons ont fait des cartes d’identité pour nous, partout où tu t’en vas que tu montres, on sait que tu es un Djeli, même si un gendarme t’attrape et que tu montres que tu es Djeli, on te laisse. » Leur fonction est vaste, car ils sont à la fois détenteurs de l’histoire et de la tradition orale, médiateurs sociaux et politiques de leurs communautés et artistes musiciens. La fabrication des objets en cuir serait leur activité principale, mais ils se voient contraints de faire d’autres activités parce que celles-ci leur ont été ôtée. « C’est nous qui fabriquions tout ce qui est en cuir : chaussures, sacs, accessoires de couteau, etc. On tuait un bœuf ou mouton puis on en prenait la peau pour la confection, et ces blancs sont venus nous blaguer et nous voler notre art, ils fabriquent tout en plastique et nous, on ne sert plus à rien, nous sommes tombés. » En effet, selon les dires de Baro Bamoro, les Blancs venaient et commandaient les outils chez les Djeli puis s’en allaient avec. Et, au fil du temps, ils ont su comment se faisait la fabrication ensuite l’ont fait au détriment des Djeli. Ils sont donc obligés de faire d’autres activités comme les travaux champêtres pour avoir de quoi vivre. Baro Bamoro, quant à lui, continue la fabrication des objets en cuir, car pour lui, cette activité reste un héritage culturel.
Shaina Coulibaly, contributeur PepeSoupe à Kong.
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