Il a tout juste 19 ans mais a des ambitions aussi grandes que les cars qu’il lave chaque jour. Traoré Aboubakar n’a pas connu le chemin de l’école mais cela ne l’empêche pas de rêver.
Habitant la commune d’Adjamé, un lieu où l’oisiveté et le voyouttisme se côtoient comme des frères, Aboubakar ne s’est pas du tout laisser impressionner. Il a carrément refusé de tomber dans ce vicieux piège, en prenant le chemin des courageux. Fatigué de passer son temps à ne rien faire, le jeune Traoré, trouve l’idée de proposer ses services de laveur de cars à des compagnies de transport. Une idée qui passe bien grâce à l’offre alléchante qu’il propose.
Pour ces grands cars, il faut en général débourser entre 3000 f et 5000 f selon l’entreprise de lavage en plus de déplacer son véhicule sur le lieu. Ce qui est le contraire d’Aboucar qui, en plus de proposer ses services à 2000 f, se déplace dans les gares. Une proposition de valeurs bien différentes, avantageuses et accrocheuses. Avec son ami et collègue absent ce jour, ils lavent en moyenne 10 cars par jour. Avec les revenus qu’il se fait, Aboubakar, à peine 19 ans, arrive a apporter son soutien à sa famille. En faisant cela il reçoit les “douha” (bénédictions des parents).
Abdoulaye, mène cette activité depuis un peu plus de huit mois et envisage déjà de grandes choses. Il compte sortir sa mère des difficultés sociales et lui offrir des moments paisibles. Avec son leitmotiv qui est que “seul le travail paie“, et qu’il prononce constamment, on peut dire qu’il est certainement sur la bonne voie.
Bainguié Jean-François contributeur PepeSoupe à Adjamé.
