LAMINE IMORANE fait parti de ceux qui n’abandonnent pas facilement face à l’adversité. Il y a de cela 17 ans qu’il est arrivé dans le village de Kpouebo (Toumodi) comme ouvrier des plantations. Les gens l’engageaient pour le défrichage ou pour la récolte.

Passé six mois dans le village et connu par la population, il décida de faire venir son épouse de son Mali natal pour figurer parmi les honorables citoyens du coin. Hélas cette dernière n’arriva jamais à destination, emportée dans un accident mortel lors du voyage. Lamine s’en remit difficilement.

A la suite de cette tragédie, les gens du village l’entourèrent de beaucoup d’affection, allant jusqu’à lui proposer une jeune fille courageuse qu’il aimait bien. Avec les dons qu’il a reçu, il s’acheta un petit moulin et s’installa à même le marché. Il fait ainsi moudre l’arachide, la tomate ou le piment de ces dames.
Très vite il devint incontournable, et son moulin inefficace et insuffisant. Depuis 5 ans Lamine ayant bénéficié d’un lopin de terre pour cultiver, il l’a utilisé pour construire un important hangar avec plusieurs machines à décortiquer et à moudre.

Ce sont des tonnes de riz, de mil et de maïs qu’il y traite selon la saison. « Chaque matin dès 7H00, les femmes arrivent avec leurs graines ou leurs légumes et repartent satisfaites et prêtes à vaquer à d’autres activités. Je prends 2.500 F CFA pour un sac de maïs de 50 Kg et 2.000 F CFA pour un sac de riz. Mais les gens négocient tellement que j’applique rarement ces prix.
Je gagne surtout avec le son du riz que je revends aux propriétaires fermiers qui en font de la litière dans leurs poulaillers, » a-t-il confié ce 18 janvier 2020.(289 mots)