En Côte d’Ivoire, le manioc fait partir des habitudes alimentaires depuis longtemps. Qu’il soit transformé en semoule (Attiéké), en placali ou en gari, il est prisé par une grande partie des populations. De ce fait, pour satisfaire la demande qui sans cesse croît, beaucoup de personnes se lancent dans la transformation de ce tubercule. À Yopougon, Ruth Konan a choisi de faire partir de celles-ci. Ainsi, ne pouvant assurer toute seule ses nombreuses commandes, elle se fait aider par plusieurs filles.
Le dimanche 26 avril 2020, à 11 heures, dans son ‘’usine’’ située au quartier Siporex, Ruth et ses filles étaient à pied d’œuvre pour rendre des commandes. Dans le processus de transformation du manioc en Attiéké, la patronne et ses employés arrivent à minimiser les pertes. Ainsi, à certaines étapes, les résidus de pâtes de manioc sont utilisés pour produire le placali.
Grâce à cette méthode, Ruth arrive à gagner doublement. Elle vend le panier d’Attiéké à 6 000 francs CFA le prix de gros et la boule de placali à 100 francs CFA l’unité. Avec les revenus générés par ses ventes, elle arrive, après chaque journée de travail, à payer ses employés au prix de 2 000 et 5 000 francs CFA.
Même si la commerçante ne se plaint pas de ses chiffres d’affaires, elle évoque néanmoins certaines difficultés dues notamment à l’augmentation du prix des véhicules de ramassage du manioc. En dépit de cela, Ruth Konan s’accroche, elle dont la famille ne vit que de son activité commerciale.