L’artisanat est une des valeurs touristiques et économiques à de la ville de Man. Le pagne traditionnel Dan, tissé à la main, fait la fierté des peuples de la forêt de l’ouest. Pour pérenniser ce savoir-faire, les professionnels de ce métier se sont regroupés pour créer : ‘’Le village des tisserands’’. Situés à Man plus précisément sur la colline du quartier Mistrot, les artisans y sont installés avec leurs arsenaux.
Habiles et agiles au travail, les tisserands font des va-et-vient avec les navettes afin de tisser leur toile. Au terme de ce mécanisme, ce sont des beaux pagnes avec des pseudonymes tels que ‘’Goudron de Yamoussoukro’’, ‘’Blonde Blaise’’, ‘’Ponts de lianes’’ qui sortent de la machine. Selon Mamadou Ouattara, premier responsable des tisserands, pour tisser un pagne à couleur unique, il faut en moyenne huit heures. En ce qui concerne les pagnes multicolores avec plusieurs motifs, il faut une journée. Ainsi, pour confectionner plusieurs étoffes, ils travaillent en équipe. « Le pagne tissé en bandes blanches et noires coûte 10 mille francs CFA tandis que celui tissé en multicolore est vendu à 12 mille francs CFA », a déclaré Mamadou Ouattara avant de préciser que cette activité rapporte entre 300 et 500 mille francs CFA par mois.
Pour s’approvisionner en fil, ils se rendent à l’usine Utexi de Dimbokro. Notons que que les artisans du ‘’village des tisserands’’ confectionnent également des robes, des chaussures et des sacoches à base du pagne traditionnel Dan. Les taxes trop chères, la concurrence déloyale menée par la contrefaçon font parti des difficultés auxquelles sont soumis les tisserands.
Propos recueillis par Julien Mambo, le vendredi 05 mars 2021, à Man.