Sidibé Yssouf, un homme aux multiples talents, incarne l’histoire d’un individu confronté à des défis constants dans sa vie professionnelle. Comme le disait Marcel Achard : “les talons hauts ont été inventés par une femme qu’on embrassait sur le front”, invitant ainsi chacun à se réinventer face aux difficultés. Yssouf, un carreleur de formation et vendeur de carreaux cassés depuis environ 20 ans, n’arrive malheureusement pas à appliquer cette notion de réinvention.
Au fil des années, Yssouf a connu des périodes florissantes, marquées par le succès et des affaires prospères. Cependant, ces derniers temps, il fait face à des vents contraires. Son activité de carrelage est en déclin, et il dépend désormais de généreux grossistes qui lui fournissent du matériel en dépôt/vente pour maintenir son commerce à flot.
Dans sa boutique située à l’entrée du quartier Force Tranquille, au carrefour Diallo, Yssouf jongle entre ses deux activités sans passion apparente. Les jours se suivent, se ressemblent, et il n’a pas encore trouvé la formule pour se réinventer. L’irrégularité des ventes de carreaux cassés à prix réduit, 4000f les 25 kg et 7000f les 50 kg, ainsi que la demande de ses services de carreleur en baisse constante, rendent difficile le respect de ses engagements envers les fournisseurs et le paiement des charges de son magasin.
Yssouf rêverait d’élargir son offre en proposant des carreaux entiers et importés, une combinaison qu’il estime plus avantageuse. Cependant, les ressources limitées l’obligent à faire avec ce qu’il a sous la main. Sa mine, quelque peu abattue en cette après-midi du 6 septembre, témoigne des défis qu’il affronte au quotidien.
Pourtant, malgré ces difficultés, Yssouf conserve l’espoir que la providence lui réserve des opportunités salvatrices. Son espérance en la providence est le talon haut sur lequel il s’appuie pour affronter un avenir incertain pour ses activités.
Bainguié Jean-François, contributeur PepeSoupe à Abobo.