Titulaire d’une maitrise en droit carrière entreprise de l’université de Bouaké depuis 2005, POKOU Kouassi Armand après avoir en vain tenté de s’insérer durablement dans la vie active s’est reconverti à la vente de kédjénou. Découverte…
Tout a commencé nous confie-t-il autour de 2011- 2012. Après sa maitrise en droit, POKOU fait de petits boulots pour s’en sortir. Il finit par atterrir dans une société de marketing dans laquelle il est chargé de mener des enquêtes terrain. Bien que parfaitement payé par ses clients, le patron peine à payer à date les petits salaires qu’il leur a promis à ses collègues et lui.
Le déclic est venu un jour alors que je mangeais dans un restaurant avec des amis. On a commandé un kedjenou de poulet et je me suis dit que sachant faire la cuisine et vu que j’avais du mal avec mon boulot, je pouvais m’essayer à cette activité, nous relate-t-il.
L’aventure commence donc en association avec un ami dans un local au quartier Maroc de Yopougon. Au bout de trois ans, POKOU décide de se mettre seul pour poursuivre cette activité qui présentait déjà d’énormes potentialités. Cap est donc mis sur Yopougon Niangon Sud à Gauche non loin du carrefour Allocodrome. POKOU va y mettre en œuvre sa vision de la vente de kedjenou en développant un label. Le choix des ustensiles est la base de cette stratégie. En effet, chez POKOU, on cuisine dans des pots de terre cuite et on mange dans des taliés (plats en terre cuite). Le kedjenou se fait avec du poulet mais chez POKOU on n’utilisera pas n’importe quel poulet. Ce sera exclusivement le poulet « africain ». Autre particularité, POKOU dans son kedjenou offre le Gnangnan en option. Ainsi si vous avez un faible pour le goût amer du gnangnan vous serez servi à la demande.
Alors que l’activité faisait son petit bonhomme de chemin, la mesure d’interdiction de la vente et la consommation de la viande de brousse viendra offrir un boulevard à ce jeune entrepreneur. En effet, notre juriste a su placer le kedjenou de poulet africain et pintade comme une alternative à la viande de brousse pendant la longue période d’interdiction. POKOU a su surfer sur cette vague pour se faire une notoriété.
Quand on demande à POKOU si son activité nourrit son homme il répond qu’à
ce jour, il emploie six (06) jeunes gens rémunérés entre 40.000 F CFA et 70.000 F CFA. La recette journalière en semaine, après avoir déduit toutes les dépenses, oscille entre 15.000 F CFA et 20.000 F CFA et le week-end elle culmine entre 40.000 F CFA et 50.000 F CFA. Chez POKOU, les prix sont étudiés pour faire plaisir à tout le monde. Ainsi un kedjenou de poulet coûte 4.000 F CFA et le demi à 2.000 F CFA, la pintade coûte quant à elle 6.000 F CFA.
La touche finale du chef c’est le riz qui accompagne. Il est de très bonne qualité et est cuit d’une façon particulière pour faire plaisir aux clients de plus en plus exigeants.
Avec la levée de la mesure d’interdiction de la consommation de la viande de brousse et la forte demande, nous avons décidé en plus du poulet et la pintade, de proposer de l’agouti, du hérisson, du rat, du rat palmiste et bien d’autres gibiers nous révèle POKOU. Il y a possibilité poursuit-il d’avoir toute ces viandes en braisé ou à la vapeur.
Interrogé sur ses projets, monsieur POKOU déclare vouloir continuer de plus bel même si il sera de moins en moins présent parce qu’admis à un concours pour entrer au trésor. On peut le dire, le kedjénou a mené POKOU au Trésor.
GBAZIE Sidoly