Des claquements de ciseaux qui s’entrechoquent, voici comment s’annonce M. ISSA Abdoulaye à travers les rues de Yopougon, sa machine à coudre sur l’épaule.
Abdoulaye est ce que le jargon ivoirien appelle “toclo-toclo”, ces jeunes hommes qui offrent leurs services de raccommodage de vêtements.
Comme il nous le raconte lui-même ce 24 février 2019 à 15 heures, il est né en 1996 et a quitté son Niger natal en 2015 dans l’espoir de se faire de l’argent en Côte d’Ivoire.
Tous les jours, il quitte le quartier du “Marché Bagnon” dans la commune de Yopougon à 8 heures et se promène dans toute la commune, les cliquetis de sa paire de ciseaux l’annonçant à qui aurait besoin de ses services, jusqu’à 18 heures.
“Quand ça marche, je peux avoir jusqu’à 6.000FCFA par jour. Mais quand ça ne marche pas, je peux gagner 2.500FCFA ou 3.000FCFA”, nous explique-t-il.
Selon lui, ce travail n’est pas difficile. Il l’a appris sur le tas avec son frère aîné qui actuellement travaille sur une autre zone de la même commune.
Lorsque nous lui demandons le coût de son matériel de travail, il nous répond que avec 1.000FCFA, il se constitue un stock de rouleaux de fil, d’aiguilles, de boutons et de zips. Essentiellement, il ne fait pas de grande couture avec des prises de mesures ; il répare les petites erreurs. Un bouton à remplacer, un zip qui a sauté, une couture défaite, une tenue qu’il faut agrandir ou rétrécir ; cela rentre dans les cordes de Abdoulaye le “toclo-toclo” qu’il facture entre 100FCFA et 1.000FCFA selon la difficulté de la tâche.
“Parfois, quand je vais chez des gens qui m’appellent, ils refusent de me payer”, dit-il. Malgré ces écarts qui sont rares, Abdoulaye ne se plaint pas de son travail qui lui permet d’envoyer de l’argent dans son pays. Il en est même fier.
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