Le milieu de la teinturerie traditionnel en Côte d’Ivoire à encore de très belles années devant lui. À Abidjan, on en compte des centaines de teinturiers professionnels répartis dans les communes d’Adjamé, treichville, Attecoubé et Abobo. La commune d’Adjamé, reste la plus grande pourvoyeuse du marché. On y trouve des chaînes de production traditionnelles un peu partout dans les grands quartiers de cette commune.

À Bracodi pont piéton, juste derrière la station Shell, nous avons été à la fabrique de Moumine ce 12 janvier. Une petite unité traditionnelle qui emploi plus d’une quarantaine d’hommes et de femmes de façon contractuelle. Dans ces lieux, sont produits en moyenne 50 pièces de basins et de tissus teints par jour. En période de fêtes, les productions peuvent atteindre 100 pièces par jour. Retenons qu’une pièce en termes de pagnes et tissus représente un lot de 6 unités. La fabrique travaille sans interruption du lundi au dimanche.
Interrogée sur les conditions de travail, Konaté Aïssata, nous répond en ces termes. ” nous travaillons ici par différents groupes de personnes. Chacun avec ses clients, nous nous mettons ensemble pour l’achat des intrants”.

M. Bagassoba Moumine, le responsable de cette petite unité de production tient à nous édifié sur un certain nombre de choses. Le local existe depuis plus de 10 ans. Une initiative de son oncle qui est un excellent teinturier. Ayant régulièrement plusieurs commandes à satisfaire, l’oncle lui fait appel afin de lui prêter main forte. Ne pouvant toujours pas assurer correctement le travail, ils font intégrer une main d’œuvre contractuelle. Aujourd’hui, la fabrique alimente une bonne partie du marché qui est encore aux mains des teinturiers traditionnels. Dès 2000 f pour de simples tissus et 10.000 f pour des bains, l’on peut teindre son vêtement. Moumine, vend aussi ses propres basins à partir de 40.000 f. De fil en aiguille, il arrive à exporter son expertise hors du pays.
Bainguié jean-françois, contributeur PepeSoupe à Adjamé.