Odienne, dans l’extrême nord-ouest de la Côte d’Ivoire. Dans le dédale des voies bitumées, motocyclistes, conducteurs de tricycles et autres engins apparentés se frottent aux voitures classiques. Le cheptel caprin n’est pas en reste, qui s’élance, tête la première, en travers des voies. Un peu à l’écart de la ville et sur indication expresse d’un passant, nous empruntons la voie qui permet de rallier le mont denguélé.
C’est l’attraction phare de la ville après la grande mosquée. Elle a d’ailleurs donné son nom au district de la région du Kabadougou. À une dizaine de kilomètres environ, sur l’axe Odienne-Gbéléban, nous y arrivons. L’imposante colline du lointain prend à nos yeux une dimension encore plus majestueuse.
Tout ici invite au silence et à la méditation.
Sur place, nous retrouvons notre guide du jour, l’imam Koné Seydou. Avec lui, il faut gravir non sans peine les sentiers escarpés qui mènent tout en haut.
Une fois au sommet, l’on se rend compte que le jeu en valait la chandelle. La vue y est belle. Le clou de l’ascension est constitué de deux rochers. Le plus gros des deux reposant sur le plus petit dans un équilibre que seule la nature sait engendrer.
L’imam Koné indique que c’est l’œuvre d’Allah. Il nous confie que c’est sous l’impulsion récente de l’imam Sangaré Moussa que le site est devenu un lieu de pèlerinage pour la communauté musulmane.
Aujourd’hui, c’est son fils Sangaré Losséni qui est le dépositaire des lieux. Le « deignh n’guélé » (fils unique en langue Bambara) a donné par déformation euphonique Denguélé.
Ce mont sacré n’est pas lié à un quelconque rite païen. Il sert, pour son calme et son éloignement, de lieu de retraite. chaque année, nombreux sont les fidèles qui s’y rendent.
Eckra Benie, contributeur PepeSoupe à Cocody