“L’association de monnaie” ou la remise de monnaie par groupe d’au moins 2 personnes, est une pratique née dans les gbakas (minicars de transport en commun) et qui se repend dans les bus. Nous n’avons pas la date exacte d’initiation, mais cette pratique dure depuis quelques années.
Comment est née cette pratique qui s’impose désormais dans le milieu ? Nous vous en donnons les raisons.
Les titres de transports en commun à Abidjan sont fixés à des tarifs qui nécessitent des pièces de monnaies. Certes, encore courantes, ces pièces d’argent sont néanmoins difficiles à obtenir suffisamment pour les titres de transports. Certaines personnes montent dans les gbakas avec l’intention de récolter la monnaie d’autres passagers en fonction de ce qu’ils ont comme argent (billet) pour faire un paiement groupé. Certains ont parfois 2000 f ou 5000 f pour un trajet qui nécessite 200 f ou 300 f. Ce qui leur facilite la tâche et leur permet de se rendre au travail ou à tout autre endroit.
Si cette pratique permet à certains de se sortir d’affaire et rejoindre leur lieu de destination, ça n’arrangeait pas pour autant les apprentis Gbakas (les convoyeurs). Ces derniers, travaillant avec la monnaie, se voient contraint d’employer d’autres moyens pour en trouver. L’une des astuces les plus courantes était d’acheter de l’eau ou de la cigarette afin d’obtenir ces précieux jetons. Vu que cela pesait sur leur budget, les apprentis ont trouvé en cette pratique (d’association) initiée par les passagers eux-mêmes, une astuce simple et beaucoup plus bénéfique pour eux. Et désormais, ils remettent la monnaie de façon groupée à au moins 2 personnes. Ce qui fait que l’on voit souvent 2, 3, voir 4 personnes inconnues qui sont contraintes de se suivre pour trouver une solution à leur monnaie.
Cette pratique, montée de toutes pièces par les passagers eux-mêmes, se retourne désagréablement contre eux. Comme quoi, à malin, malin et demi.
Bainguié jean-françois, contributeur PepeSoupe à Abobo.
