Depuis le lundi 30 janvier dernier, les commerçants de la gare “RAN” à Adjamé font face à un vent de déguerpissement engagé par la mairie locale. Cette action intervient dans le cadre de l’aménagement de l’espace pour les projets du métro d’Abidjan, qui avancent à grands pas.
Les commerçants qui ne sont pas surpris par l’action sont tout de même choqués. Car, jusqu’à présent, ils n’ont toujours pas été réinstallés comme le prévoyait la mairie. Pour certains qui disent avoir payé pour des magasins construits par la mairie, c’est une désillusion. Une situation qu’ils supportent difficilement.

Soumahoro Youssouf, commerçant sur le site a bien voulu réagir à notre micro pour, selon lui, dénoncer ce qu’il trouve injuste.
“Nous avons payé des magasins à coup de petits millions dans les bureaux de la mairie. Et voilà qu’elle vient nous chasser sans même penser à nous rembourser notre dû. Chose vraiment injuste” fait-il savoir !
Wilfrid Sie, réparateur de jeux vidéo et de téléphone, s’interroge sur la question du droit des citoyens qu’ils sont. Il trouve injuste qu’ils soient dépossédés de leurs biens sans qu’il ne leur soit proposé d’autres alternatives. “Vous demandez aux jeunes d’entreprendre et vous les mettez à la rue à chaque fois qu’ils entament quelque chose. Est-ce normal ?”

Un peu plus loin, nous tombons sur un attroupement de femmes qui commercent à même le sol pour certaines, et d’autres qui, avec des mines défaites, gardent un regard hagard. Dame Bintou, décide de parler au nom de ses consœurs.
“À Adjamé, ici nous les petits commerçants ne sommes pas respectés. Nous sommes traités comme les derniers de la classe. Pourtant nous investissons aussi. Nous n’avons pas 30 ou 40 millions pour posséder des magasins, mais qu’on respecte nos investissements. Nous avons des charges familiales. Comment faire quand on détruit nos investissements sans possibilités de remboursement ?”
Bainguié jean-françois, contributeur PepeSoupe à Adjamé.