Coulibaly Lassiné, amateur de confort à petit prix, fabrique prêt de 20 matelas traditionnels par jour. Il nous a montré le procédé de fabrication le 10 décembre 2021 à son atelier du quartier Aïdara de Boundiali. Le quartier Aïdara de Boundiali est juste après le marché. C’est ici que se trouve l’atelier de Coulibaly Lassiné, une vielle maison inachevée. A l’avant de l’atelier, une machine à coudre est disposée, un homme d’un certain âge est à l’œuvre. Il coud des sacs en joignant les bordures entre elles. À l’arrière, se trouve une montagne de ce qui semble être de la neige sale, presque noir et d’où s’élève un nuage de poussière. L’on ne peut s’empêcher de tousser tant, cette poussière vous prend à la gorge. C’est là que nous trouvons Lassiné, deux tiges de fer en main avec une corde. Il se hâte pour finir ce qu’il a commencé. Un masque sur le nez, il prend de la montage de détritus qu’il introduit dans le sac avant de le fermer à l’aide de l’une des tiges. Avec la plus longue des tiges, il s’assure que le contenu du sac est bien étalé.
Il finit en faisant des nœuds à travers le sac. À notre micro, il répond un dioula que la montagne de neige sale est en fait du résidu de coton. Il appelle cela « accandjé ». Cela provient des usines alentours, il leur donne une petite somme d’argent et échange les usines se débarrassent des residus chez lui. Coulibaly Lassiné a appris ce métier de son oncle. Il le pratique depuis environ 10 années. Il ne sait plus combien de ces matelas, il a dû confectionner au cours de sa carrière. À la question, comment se débrouille t-il avec la poussière d’accandjé il répond: « C’est pour ça, j’ai mets le cache-nez. Après, je bois du bonnet rouge ou bien du lait de vache et puis voilà ». Lassiné ne se pose pas de question concernant l’état de santé de ses clients. Pourquoi le ferait-il ?
Cédric Amani, contributeur PepeSoupe à Boundiali.
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