Dans leur rapport sur la « Situation Economique en Côte d’Ivoire » intitulé « Que la route soit bonne, Améliorer la mobilité à Abidjan, paru en janvier 2019, les experts de la banque affirment que chaque jour, on compte plus de 10 millions de déplacements à Abidjan. Ces déplacements selon la même source en terme de coût total du transport peuvent absorber jusqu’à 30 % des revenus des ménages pauvres. Dans ce tableau peu reluisant la commune de Bingerville occupe certainement une place de choix.
Comme d’autres communes, Bingerville n’est reliée à Adjamé le centre-ville d’Abidjan que par les minis cars de transport en commun communément appelés « gbakas », en dehors des bus de la SOciété de Transport Abidjanais (SOTRA). Face à la très peu disponibilité des bus sur cette ligne, les gbakas y font la pluie et le beau temps. Ainsi bien que le coût du transport soit de 250 F CFA, aux heures de pointe, l’usager peut voir ce montant tripler.
En effet, il plait aux chauffeurs de gbakas de fractionner le trajet. Monsieur N’GUESSAN Frédéric nous confie que ce mardi 26 février 2019, autour de 18 heures 30 minutes, étant à Adjamé Liberté, il a en vain cherché un gbaka pour Bingerville. Tous les gbakas refusaient d’y aller et ne faisaient que le trajet jusqu’à « 9 kilos » ou « après barrage » au prix de 250 F CFA. Une fois arrivé à ces destinations ci-dessus citées, tous les passagers sont débarqués et les mêmes gbakas se mettent à charger pour carrefour Abbata au coup de 200 F CFA. Y étant, le même manège reprend à destination de Bingerville pour un coût de 100 F CFA à 200 F CFA selon l’affluence.
Notons qu’aux dires de tous les usagers interrogés, la même méthode est utilisée par les chauffeurs de gbakas aux autres points de départs à destination de Bingerville que sont le carrefour Riviera 2 et carrefour La Vie. Comme si cela ne suffisait pas, un conducteur de gbaka peut décider de ne plus poursuivre sa course vers Bingerville une fois au niveau du carrefour «Après barrage » ou à Faya motif pris d’un embouteillage. Dans ce cas de figure les passagers ne sont point remboursés et sont livrés à eux même. Le comble c’est que ces mêmes gbakas se retrouvent à charger plus loin pour la même destination où ils avaient renoncé à se rendre plus tôt.
Autant le dire tout net, vivre à Bingerville sans un moyen de locomotion c’est vivre un calvaire aux heures de pointe.