La fête de Pâques, au-delà de l’aspect religieux, est une fête culturelle Baoulé. C’est une période qui marque la fin des productions champêtres dans les villages Baoulé. À cette période, les villageois quittent les campements pour un retour au village après plusieurs semaines à travailler les terres pour les récoltes.

Cette période est aussi une occasion pour les anciens de régler tous les problèmes de la communauté. Problèmes de couples, des histoires entre familles et entre personnes amies, des problèmes liés à la vie de la communauté… Après avoir résolu tous ces problèmes, on organise les festivités de retrouvailles et de réjouissance avec une partie de la récolte. C’est ce qui explique le déferlement des Baoulés des villes, notamment ceux de la capitale économique, vers les villages.
À défaut de se déplacer au village pour les festivités, certains entrepreneurs ont eu l’idée ingénieuse de créer les maquis Baoulés. Et ces lieux sont pris d’assaut par ces peuples et leurs sympathisants. Ce dimanche de Pâques 2023, nous avons porté notre choix sur le maquis “Awlodan“, qui signifie la grande cour. Un vaste espace d’un peu plus de 1500 m2, pris d’assaut par ceux qui n’ont pu se rendre dans les villages de Sakassou, Beoumi, Bouaké, Yamoussoukro, Toumodi et bien d’autres. À peine 18 h et il n’y avait plus aucune place assise.

Hommes, femmes et enfants, personne ne voulait se laisser conter l’événement. Sous les mélodies des chansonniers des terroirs ou encore sous les tubes à succès de ceux nationalement connus, les Baoulés ont vibré de tout leur être. Certains artistes présents ont offert des spectacles dont eux seuls ont le secret. La piste de danse et les allées sont prises d’assaut, la boisson à coulé à flots et la nourriture à gogo.
Une ambiance folle que nous avons quittée autour de 19 h.
Bainguié Jean-François, contributeur PepeSoupe à Yopougon.